jeudi 18 juillet 2013

Jeudi 18 Juillet 2013. Bonjour chères et chers, Deux nouveautés depuis le premier épisode. D'abord, six des étudiants khmers qui étaient à Toulouse cette année scolaire sont venus me voir à Kampot, pour célébrer mon anniversaire. Ils ne sont restés qu'un jour et demi mais ce fut très sympathique et animé. Nous avons loué (ou plutôt, ils ont loué) un minibus de 17 places, dans lequel nous fûmes plus de 20 (familles de Moni et eux), pour aller visiter un site touristique perché sur une petite montagne à côté de Kampot, à environ 1000 mètres de hauteur, en surplomb du littoral et de la belle campagne (Phnom Bokor pour les connaisseurs). Je l'avais visité il y a 6 ans: la piste en terre était très mauvaise, surtout qu'il pleuvait, et au sommet il restait uniquement de grands bâtiments en pierre, construits vers 1960, vides et inutilisés, ayant servi de casino (encore très beau), d'église, de résidence pour la famille royale. C'était très beau, et fantomatique dans la brume permanente (qui empêchait cependant d'admirer le paysage). Et maintenant, c'est .... euh, moderne et kitsch, et ça s'appelle "Paradis Bokor"!. L'avantage, c'est que la route qui y mène est parfaite et que cette fois le temps était dégagé, donc on a pu profiter du splendide panorama. Évidemment, les khmers préfèrent maintenant, les touristes sont nostalgiques et préfèrent les anciennes ruines. En fait, l'état a prévu de construire une ville nouvelle sur cette montagne, démesurée et obligeant à raser beaucoup d'arbres (spécialité du pays, surtout dans les zones protégées, détruisant autant d'écosystèmes). Mais ce fut quand même très sympathique, on a mangé de bonnes glaces au casino, et le panorama était vraiment superbe (pour certains, c'était la première fois qu'ils montaient sur une montagne! ). Et le lendemain, visite des grottes voisines, balades en motos au milieu des rizières: les étudiants khmers étaient de vrais touristes, prenant plein de photos comme si c'était la première fois qu'ils voyaient des rizières. J'ai aussi la confirmation qu'ils sont assez différents de ceux que je fréquente: moi, je connais uniquement des paysans, et eux sont des jeunes de la ville, plus sûrs d'eux, moins timides et plus débrouillards. Mais le fait d'être khmers annulent finalement toutes leurs différences: être khmers est une notion plus forte que d'être français par exemple. L'autre nouveauté: comme j'ai réussi à m'enrhumer sur la montagne (il devrait faire 18 degrés! ), je suis allé voir le médecin du coin. Trois choses à savoir. D'abord, au Cambodge comme dans beaucoup de pays émergents, on estime que 30% des médicaments sont des faux. Ensuite, chaque fois que j'ai pris des médicaments, souvent directement conseillés par des pharmaciens, ils étaient très .... efficaces! Ils les vendent à l'unité, en les plaçant dans des petits sacs en plastique correspondant aux différents prises de la journée, pour 2 ou 3 jours seulement, et ça marche très bien! Dernière chose à savoir: il faut d'emblée avoir confiance ou plutôt décider d'avoir confiance. Le "cabinet" du docteur était une petite cabane en bois, très bordélique et poussiéreuse, ce qui ne l'a pas empêché de me faire deux piqûres dans les fesses (de je ne sais quels produits), après quand même s'être lavé les mains à l'eau de pluie ou de la mare. Bref, rien d'exceptionnel ici, comme dans la majeure partie des pays du monde. Ce que je vois ici, c'est en fait la vie que connaît la grande majorité des humains (et le Cambodge ne fait pas partie des pays les plus rudes), et c'est nous qui sommes une exception sur cette terre. Sur ces propos hautement sociologiques, je retourne à mon hamac et je vous donne rendez-vous pour un prochain épisode, sûrement en direct de Phnom Penh. Bises, François.

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