mardi 13 août 2013

Mardi 13 Août 2013. Hello everybody, sok sabay te? C'est depuis la maison de Pheng, en plein milieu des rizières, que je vous écris ce sixième épisode. Je suis revenu de Phnom Penh il y a six jours: en ce moment, quelques chars et autres véhicules militaires sont dispersés dans la ville, pour intimider la population qui risque de manifester très massivement car les résultats officiels des élections législatives donnent (évidemment) le parti au pouvoir gagnant, et l'opposition de Sam Rainsy déclare aussi avoir gagné. Le recours à l'ONU comme arbitre étant refusé par Hun Sen, une manifestation très populaire (et à très hauts risques) semble être la prochaine étape. Encore une affaire à suivre. Vous voulez un autre exemple de ce qu'est réellement la vie au Cambodge? Et sûrement aussi dans une grande majorité des pays dans le monde? Sok, le plus jeune frère de Pheng, âgé d'environ 15 ans, a été accusé à tort d'avoir volé et revendu une moto (alors qu'il ne volerait même pas 1 dollar à une personne très riche). L'accusateur savait évidemment que c'était faux, mais il a choisi Sok car son père est un homme plutôt inculte qui ne sait pas se défendre et qui est facilement impressionable. Sok s'est retrouvé menotté au poste de police, avec bien sûr la complicité des policiers, et son père a dû payer 500 dollars pour le libérer: et comme son père est très pauvre, un policier a même eu la "gentillesse " de le transporter en moto pour faire le tour de ses connaissances pour emprunter cette grosse somme! Depuis, il a remboursé cette somme en vendant (pas chers car dans l'urgence) quelques animaux. Et il avait tellement honte de cette histoire (en plus d'être victime) qu'il n'a raconté tout ça à son fils Pheng que plusieurs mois plus tard. Cambodge, appelé "Pays du sourire" mais aussi "Kingdom of wonders", Royaume des merveilles, ou plutôt des étonnements.... Autre chose, plus sympathique. A Phnom Penh, j'ai organisé une rencontre avec les nouveaux étudiants khmers qui vont passer un an ou deux à Toulouse: ils sont encore plus nombreux que l'année dernière, ils sont treize! Ma voiture va vraiment être trop petite! Ils arrivent entre le 27 août et le 10 septembre, de manière échelonnée: c'est mieux, je pourrai ainsi aller les récupérer à l'aéroport (sauf les premiers qui arrivent avant moi). Comme l'année dernière, ce sont des jeunes, entre 21 et 25 ans, qui sortent pour la première fois de leur pays (et de leurs familles! ). Je leur ai fourni des documents concernant Toulouse (plans du métro, du réseau de bus, du campus de l'université Paul Sabatier, de la navette de l'aéroport, et même un guide touristique très complet sur Toulouse et les environs) et j'ai essayé de calmer leurs inquiétudes, pour ne pas dire leurs peurs devant ce grand saut dans l'inconnu. J'aurais aimé rencontrer aussi leurs familles, encore plus angoissées qu'eux, pour les rassurer, mais ça ne s'est pas fait: j'ai juste rencontré par hasard une mère dans Phnom Penh qui a été ravie de faire ma connaissance et qui m'a remercié mille fois! Voici donc les événements de ces derniers jours. Ici, chez Pheng, lecture, balades, repos en regardant les gens travailler dans toutes les rizières qui entourent la maison (même les enfants, dès l'âge de 10 ans, sont mis à contribution, mais je vous rassure, eux aussi sont payés!...). Dans cette maison aussi, il y a maintenant l'électricité et des toilettes: ça change vraiment la vie. Et je leur ai fait découvrir le cuiseur de riz électrique et la bouilloire électrique: ça aussi, ça change leur vie! Sur ces paroles progressistes, je vous donne rendez-vous pour un prochain épisode, Bises même pas caniculaires, François.

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